Le Programme Alimentaire Mondial recrute un coordinateur du projet développement de chaîne de valeur sensible à la nutrition, Bamako, Mali

 

 

Titre du poste : Coordinateur du projet développement de chaine de valeur sensible à la nutrition

Lieu :  Bamako avec de fréquents déplacements dans la zone couverte par le bureau de terrain zone de Mopti

Durée : 11 mois avec possibilité d’extension

Grade : Consultant (e)  International (e)  

 

Contexte :

La malnutrition reste un problème de santé publique majeur au Mali avec la prévalence de la malnutrition aiguë estimée à 9,4% et celle de la malnutrition chronique à 26,6%.

Les carences en micronutriments sont également répandues et affectent en grande partie les enfants et les femmes. L’anémie affecte 82% des enfants de moins de cinq ans et 63% des femmes.

L’analyse des tendances montre que tous les indicateurs nutritionnels ne se sont pas suffisamment améliorés pour atteindre les objectifs de l’assemblée mondiale de la santé.

Les déterminants de la malnutrition au Mali sont multidimensionnels et interdépendants, ils se réfèrent aux soins maternels et infantiles, à la sécurité alimentaire, à l’environnement sanitaire et à d’autres questions contextuelles fondamentales telles que les facteurs socio-économiques comme l’éducation, l’inégalité entre les sexes. D’autres conditions inquiétantes au Mali sont la menace pour la sécurité liée au terrorisme dans la partie nord du pays, qui provoque des vagues de déplacements massifs de population et les expose à une vulnérabilité accrue à la malnutrition.

Le poids des facteurs comportementaux est très déterminant dans la survenue de la malnutrition au Mali. Les pratiques d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant à titre d’exemple ne sont pas optimaux, seul 64% ont été initiées à l’allaitement maternel au cours de la première heure de leur vie et seulement 40% ont bénéficié de l’allaitement maternel exclusif pendant six mois selon l’enquête DHS 2018. L’introduction de l’alimentation complémentaire à partir de 6 mois est très faible, seuls 37% des enfants de plus de 6 mois reçoivent une alimentation complémentaire adéquate.

Les pratiques d’hygiène également ne sont entièrement adoptés par les communautés, seuls 28,7% des ménages ont un endroit spécifique où se trouvent de l’eau et du savon pour se laver les mains.[1]

D’autre part on note que les pratiques de diversification alimentaire au sein des ménages sont très peu répandues.

Les données sur l’apport alimentaire minimum acceptable chez les enfants et les femmes restent encore à des niveaux très faibles, respectivement à 4% et 37% en 2019[2] malgré tous les efforts qui ont été engagés dans la sensibilisation sur les pratiques de diversification alimentaire.

L’accès aux aliments de complément répondant aux normes de qualité est problématique. L’exercice de cartographie réalisé par le PAM pour évaluer le potentiel national pour la production d’aliments de complément fortifié a révélé qu’il existe de nombreuses initiatives de transformation à différents niveaux utilisant différent schéma de production. Une analyse des différents dispositifs nous a montré les éléments ci-dessous :

  • Il existe de nombreuse entreprise qui dispose des équipements nécessaires pour appuyer la production d’aliments de complément fortifié ;
  • On note également des unités qui s’investissent dans la production de farines infantiles fortifiées mais avec de nombreux déficit noté par rapport au respect des normes de qualité ;
  • Il existe un important réseau de groupements de femmes qui font de la transformation de produits locaux qui constituent un potentiel pour la production de farine infantile au niveau local.

De façon générale il existe un important potentiel pour la production d’aliments de complément fortifiés mais que des actions de renforcement de capacités sont nécessaires pour accroître la production et la hisser aux standards de qualité requis pour les aliments de complément pour les jeunes enfants.

Partant de ce besoin et en lien avec la nécessité d’améliorer considérablement l’accès à des aliments de complément répondant aux normes de qualité pour les populations maliennes, le PAM a pris l’initiative d’inscrire dans son plan stratégique 2020-2024, une composante appui à la production locale d’aliments de complément fortifiés.

A travers cet composante, le PAM envisage d’appuyer les entreprises nationales dans le développement d’une ligne de production de compléments alimentaires fortifiés.

Le PAM appuiera également les unités de transformations MISOLA dans quatre régions ainsi que les unités artisanales à travers le développement et la mise en place de chaines de valeurs sensibles à la nutrition. Un accent sera également mis dans la mise en place d’un cadre institutionnel et règlementaire pour soutenir toutes ses initiatives auprès du réseau du secteur privé et du Ministère de l’industrie.

Le PAM veillera également à renforcer le dispositif de gestion de la qualité sur toute la chaine de production afin de hisser la production aux standards de qualité établis au niveau international avec un partenariat avec l’ANSSA.

Des actions visant à accroitre la demande en aliments de complément fortifiés seront également mis en œuvre à travers les différentes plateformes du PAM au niveau communautaires à travers une stratégie de marketing sociale adapté au contexte du Mali en collaboration avec l’UNICEF.

L’atteinte de ces différents objectifs nécessite le renforcement du dispositif opérationnel au niveau du bureau de pays aussi bien au niveau national et au niveau des bureaux de terrain. Le suivi et la gestion de ses unités de production requiert des capacités techniques en technologie alimentaire et en gestion de la qualité qui n’existent pas dans l’organigramme actuel. La coordination entre les différents partenaires (GRET, OP, UP, Groupement de femmes, services techniques décentralisés, Unités MISOLA, Entreprises agroalimentaires) nécessite beaucoup d’interaction et une coordination à temps plein au niveau national et au niveau des bureaux de terrain où les unités seront implantées.  La positions suivante a été proposée pour répondre au besoin de coordination, d’accompagnement des partenaires et communauté, de documentation et suivi de cette initiative pour une durée de 12 mois.

Mission :

Sous la supervision de la cheffe de la section nutrition du bureau du PAM à Bamako le coordonnateur du projet sera chargé de coordonner la mise en œuvre de la composante appui à la production locale d’aliments fortifiés selon les différents schémas de production retenu à l’échelle des cinq régions couvertes par le projet (Mopti, Tombouctou, Ségou, Gao et Ménaka).

Tâches :

Le coordonnateur du projet aura comme mission de :

  • Appuyer le dialogue avec les principaux acteurs du projet pour la mise en place d’un cadre institutionnel visant à soutenir la production locale d’aliments de complément fortifiés au Mali en collaboration avec l’ensemble des acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la politique de nutrition au Mali ;
  • Coordonner le développement du plan de travail conjoint pour la mise en œuvre de l’initiative et assurer la planification, annuelle, du projet et son actualisation périodique en collaboration avec les points focaux techniques des agences des nations unies, les points focaux des ministères et autres partenaires impliqués dans la mise en œuvre du programme ;
  • Organiser les différentes réunions au niveau des instances de gouvernance de l’initiative au niveau central et décentralisé ;
  • Contribuer à mettre en place et en œuvre un système d’évaluation du/des projet(s) ;
  • Assurer le suivi des indicateurs retenus dans le cadre de l’initiative à travers une mise à jour régulière du plan de suivi des performances ;
  • Assurer un rapportage de qualité et dans le respect des obligations contractuelles des activités du projet en lien avec les points focaux techniques au niveau des bureaux de terrains et partenaires du projet pour le rapport annuel destiné aux bailleurs de fonds ;
  • Réaliser les revues en collaboration avec les différentes parties prenantes pour capitaliser les leçons apprises dans le cadre du projet ;
  • Appuyer la mise en œuvre de la stratégie de communication en collaboration avec les partenaires impliqués dans la mise en œuvre du programme ;
  • Appuyer le développement et la mise en œuvre d’une stratégie de marketing social pour améliorer la demande et la consommation des aliments de compléments fortifiés ;
  • Documenter le processus et élaborer un plan de consolidation et de mise à l’échelle des initiatives qui seront mise en place ;
  • Assurer tout autre tâche qui sera nécessaire dans le cadre de la mise en œuvre du projet

 

Qualifications requises :

  • Éducation : Diplôme d’études supérieures en nutrition, sciences alimentaires, technologie alimentaire, génie alimentaire ou santé publique; Management des projet ;
  • Expérience professionnelle : Un minimum de 6 années d’expérience professionnelle pertinente dans le cadre de la gestion de projet et coordination multi acteurs multi secteur ;
  • Mobilité : Volonté de travailler dans des contextes multiculturels et de voyager vers différents sites sur le terrain et notamment dans des environnements opérationnels difficiles ;
  • Langue : Excellentes compétences en communication écrite et orale en français. Connaissance de l’anglais serait un atout.

Compétences et aptitudes :

  • Expérience antérieure dans la programmation et la mise en œuvre de programmes de des programmes de développement et humanitaires en lien avec le secteur de la nutrition ;
  • Bonne connaissance du contexte du Mali ou des pays du Sahel et des projets de développement notamment ceux en lien avec le développement de chaines de valeur agricole avec une expérience de collaboration avec les services gouvernementaux ;
  • Bonne connaissance du secteur de la transformation ou de la technologie des aliments, de la fortification alimentaire, de l’emballage et de la distribution de produits enrichis nutritifs ;
  • Bonne capacité d’analyse, de synthèse, de rédaction de rapports d’études, d’évaluations et/ou d’enquêtes ;
  • Bonne capacité de communication/plaidoyer, négociation avec une solide expérience dans le dialogue avec les organisations communautaires de base, du secteur privé et des homologues gouvernementaux sur les aspects liés à la sécurité et à la qualité des aliments, l’approche de la chaîne de valeur, l’enrichissement des aliments, la production locale ;
  • Esprit de collaboration: capable de communiquer avec un large éventail de personnes à tous les niveaux ;
  • Bonne maîtrise du cycle de gestion de projets ;
  • Bonne maîtrise de l’outil informatique ;

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