Arrière-plan:
En adoptant la Déclaration et le Programme d’action de Pékin lors de la Quatrième Conférence Mondiale sur les Femmes en 1995, les Gouvernements signataires ont accepté l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes comme principe fondamental du développement humain et durable. Par conséquent, ces pays se sont engagés à intégrer transversalement la dimension « genre » dans toutes leurs interventions de développement et à mettre en œuvre des politiques et programmes favorables à la réduction des inégalités entre les femmes et les hommes.
Le Cameroun n’est pas resté en marge de cette dynamique. En vue de s’arrimer à cette mouvance, le Gouvernement a souscrit et adhéré aux principaux instruments juridiques internationaux et régionaux de promotion et de protection des droits des femmes, ainsi qu’aux orientations et relatifs, numéros des conférences internationales sur le développement, organisées ces dernières décennies sous l’égide des Nations Unies. L’adhésion du Cameroun à l’agenda 2030 des Nations Unies et à l’agenda 2063 de l’Union Africaine est également un engagement fort du pays à réaliser les Objectifs de Développement Durable, parmi lesquels figure « l’égalité entre les sexes » qui est, par ailleurs, explicitement considérée comme l’une des conditions essentielles à la réalisation des autres objectifs.
Sur le plan interne, le Cameroun affirme dans sa loi fondamentale n° 96/06 du 18 janvier 1996, l’attachement de son peuple aux principes inscrits dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la Charte des Nations Unies et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des peuples. Également, les questions liées au genre sont spécifiquement posées dans la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30) à travers le pilier 2 sur le développement du capital humain et du bien-être, notamment dans sa composante protection sociale. Cette composante reconnaît que la problématique du genre demeure importante, et retient parmi les orientations pour la promotion du genre et de l’équité, outre l’élaboration du document de Politique Nationale du Genre (PNG), l’intégration des problématiques du genre dans les stratégies et budgets.
En effet, il a été constaté que les plans, programmes, stratégies et budgets nationaux qui énoncent les priorités du développement ne prennent toujours pas en compte de manière pertinente les engagements en faveur de l’égalité des sexes. S’agissant du budget de l’Etat, en dépit des circulaires présidentielles qui insistent sur la nécessité de la prise en compte du genre au niveau de la préparation du budget, des insuffisances subsistent pour ce qui est de la prise en compte des besoins, intérêts et préoccupations spécifiques des hommes et des femmes, des filles et des garçons dans les Cadres Stratégiques de Performance, les Cadres des Dépenses à Moyen Terme, les Projets de Performance des Administrions sectorielles. En outre, les proportions du budget consacré à la réduction des inégalités entre les hommes et les femmes dans ces PPA restent encore faibles.
L’approche de Budgétisation Sensible au Genre (BSG) a été identifiée comme un outil efficace pour garantir une allocation pertinente et équitable des ressources dans la mise en œuvre des politiques et stratégies publiques, visant la réduction des inégalités femmes-hommes dans le pays. Cette démarche qui entre d’ailleurs en ligne droite avec la logique du budget-programme, permet de rendre visibles et de faire le suivi des dépenses réalisées par les ministères sous le prisme du genre.
Bien que les initiatives BSG aient démarré dans le pays depuis 2010, l’année 2021 marque un tournant décisif, du fait de l’implémentation d’une réforme budgétaire importante. Cette réforme vise à annexer désormais à la Loi des Finances le Document Budgétaire Sensible au Genre, qui précise les orientations données aux différents programmes et activités des ministères. La Circulaire Présidentielle N°001 du 30 août 2021 relative à la préparation du budget de l’Etat pour l’exercice 2022 qui apporte cette innovation, restreint le champ d’application de ce premier Rapport Budget Genre à huit (08) départements ministériels pilotes, dont le MINDDEVEL.
Au regard des avantages de la démarche BSG et des résultats positifs engrangés depuis son mise en œuvre dans le pays, le Ministère de la Décentralisation et du Développement Local (MINDDEVEL), sous la houlette du Comité Adhoc de réforme des finances publiques locales (CONAFIL) s’est engagé à accompagner les CTD dans l’appropriation et l’intégration de cette approche afin d’une partie, de leur permettre de s’arrimer à cette dynamique en cours dans le pays, et d’autre part, d’évoluer en ligne droite des exigences internationales en matière de promotion de l’égalité hommes-femmes en lien avec l’ODD 5 et l’Aspiration 6 de l’Union Africaine. Dans ce contexte, plusieurs partenaires de l’Etat du Cameroun ont appuyé le Gouvernement de la République en accompagnant les acteurs de la décentralisation à l’intégration du genre dans les outils de la chaîne « Planification, Programmation, Budgétisation et Suivi-évaluation (PPBS) » afin qu’ils jouent plus efficacement leur rôle dans la gouvernance locale.
Ces initiatives ont donné lieu au développement de plusieurs outils d’aide pour l’intégration du genre dans les CTD notamment le guide méthodologique d’accompagnement des collectivités territoriales décentralisées dans la mise en œuvre de la budgétisation sensible au genre au Cameroun, qui complète le marqueur genre des programmes budgétaires au Cameroun élaborés pour le niveau central.
L’intégration du genre dans les politiques et programmes au niveau local s’opère essentiellement à travers le processus budgétaire. Depuis l’année 2024, les CTD ont été appelées à définir leur budget selon les prescriptions de la loi N°2018/012 du 11 juillet 2018 portant régime financier de l’Etat et des Autres Entités Publiques, c’est-à-dire entre autres en se soumettant aux exigences du programme budgétaire. Ce processus a été entamé pour l’ensemble des Régions, mais avec trente-trois (33) communes pilotes. La lettre-circulaire conjointe N°00000025/LC/MINFI/MINDDEVEL du 03 octobre 2023 relative à la préparation des budgets des Collectivités Territoriales Décentralisées pour l’exercice 2024 fixe parmi les objectifs de l’action publique locale en matière d’amélioration de l’offre de services sociaux de base, un objectif particulier relatif à la prise en compte du genre dans tout le cycle budgétaire.
En vue de faciliter le processus d’intégration du genre dans son initiative de passage à échelle dans toutes les CTD, il convient d’examiner l’efficacité des actions déjà engagées en application des outils et instruments développés jusqu’ici, identifier les goulots d’étranglement, mais également les bonnes pratiques à capitaliser. Ceci justifie la réalisation de l’étude d’évaluation de la prix en compte du genre dans les CTD au Cameroun.
Le consultant sera rattaché au chef de programme et sera assisté par la responsable de programme Women Count, qui sera le point de contact pour les questions de contrat et de paiement.
Description des responsabilités
L’objectif général de cette évaluation est de rendre disponibles des données, informations et analyses permettant d’apprécier l’efficacité du processus actuel d’intégration du genre dans les CTD au Cameroun. Ces informations serviront d’éléments d’apprentissage pour alimenter la rétroaction, et faciliter le passage à l’échelle du processus. Plus précisément, il s’agira de/d’ :
- dresser un inventaire de tous les outils et instruments développés à ce jour pour opérationnaliser l’intégration du genre dans les politiques et programmes du CTD au Cameroun ;
- apprécier le niveau d’intégration du genre dans les politiques et programmes du CTD au Cameroun ;
- identifier et documenter à date les leçons apprises, positives et négatives, du processus d’intégration du genre dans les CTD au Cameroun ;
- faire des recommandations pour améliorer l’efficacité du processus d’intégration du genre dans les CTD au Cameroun.
Livrables
Livrables |
Délai d’exécution prévu (jour d’échéance) |
Calendrier de paiement (facultatif) |
Rapport de démarrage validé par l’approche méthodologique adoptée |
16/07/2024 |
MM AA |
Rapport provisoire |
31/08/2024 |
MM AA |
Rapport définitif. |
15/09/2024 |
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Il s’agit d’un cabinet de conseil à domicile.
Dans le cadre de cette mission, il y aura un maximum de 10 déplacements à Douala et dans d’autres localités.
Compétences :
Valeurs fondamentales :
- Intégrité;
- Professionnalisme;
- Respect de la diversité.
Compétences de base :
- Sensibilisation et sensibilité aux questions de genre ;
- Responsabilité;
- Résolution créative de problèmes;
- Communication efficace;
- Collaboration inclusive;
- Engagement des parties prenantes;
- Montrer l’exemple.
Veuillez visiter ce lien pour plus d’informations sur le Cadre de valeurs et de compétences d’ONU Femmes :
Compétences fonctionnelles :
- Expertise en genre et développement
- Connaissance du contexte de la décentralisation au Cameroun
- Compétences analytiques et d’évaluation
- Compétences en communication et en rédaction
- Capacité à travailler avec un large éventail de parties prenantes
- Expertise en collecte et analyse de données
Éducation et certification :
- Une maîtrise ou un diplôme équivalent en économie, anthropologie, statistique ou dans un domaine connexe est requis.
- Un diplôme universitaire de premier cycle combiné à deux années supplémentaires d’expérience qualifiante peut être accepté à la place du diplôme universitaire supérieur.
- Une certification [en gestion de projet/programme] ou un diplôme en suivi et évaluation serait un atout supplémentaire.
Expérience:
- Au moins 5 ans d’expérience professionnelle à des niveaux de responsabilité de plus en plus élevés dans les domaines du genre et de l’inclusion sociale, de la planification et de la budgétisation sensible au genre.
- Une expérience en gouvernance locale et en décentralisation est requise.
- Expérience en analyse institutionnelle et en renforcement des capacités.
- Excellentes compétences analytiques avec une forte volonté d’obtenir des résultats et une capacité à travailler de manière autonome.
- Excellentes compétences en communication et en rédaction en anglais ; (Des échantillons de travaux antérieurs seront requis.)
Langues:
- La maîtrise de l’anglais ou du français est requise.
- La connaissance du [français] ou de [l’espagnol] ou de toute autre langue officielle de l’ONU est un atout.
Déclarations :
En juillet 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies a créé ONU Femmes, l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Cette création s’inscrit dans le cadre de la réforme de l’ONU, visant à regrouper les ressources et les mandats pour un impact accru. Elle fusionne et s’appuie sur les travaux importants de quatre entités auparavant distinctes du système des Nations Unies (DAW, OSAGI, INSTRAW et UNIFEM), qui se concentraient exclusivement sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
Diversité et inclusion :
Chez ONU Femmes, nous nous engageons à créer un environnement diversifié et inclusif, empreint de respect mutuel. ONU Femmes recrute, emploie, forme, rémunère et promeut sans distinction de race, de religion, de couleur, de sexe, d’identité de genre, d’orientation sexuelle, d’âge, de compétences, d’origine nationale ou de tout autre critère prévu par la loi. Tous les recrutements sont décidés en fonction des qualifications, des compétences, de l’intégrité et des besoins organisationnels.
Si vous avez besoin d’aménagements raisonnables pour soutenir votre participation au processus de recrutement et de sélection, veuillez inclure ces informations dans votre candidature.
ONU Femmes applique une politique de tolérance zéro à l’égard des comportements incompatibles avec les buts et objectifs des Nations Unies et d’ONU Femmes, notamment l’exploitation et les abus sexuels, le harcèlement sexuel, l’abus d’autorité et la discrimination. Tous les candidats sélectionnés devront respecter les politiques et procédures d’ONU Femmes ainsi que les normes de conduite attendues du personnel d’ONU Femmes et seront donc soumis à une vérification rigoureuse de leurs références et de leurs antécédents. (La vérification des antécédents comprendra la vérification des diplômes universitaires et des antécédents professionnels. Les candidats sélectionnés pourront être tenus de fournir des informations supplémentaires pour la vérification de leurs antécédents.)
Remarque : Les candidats doivent s’assurer que toutes les sections du formulaire de candidature, y compris celles relatives à la formation et aux antécédents professionnels, sont remplies. À défaut, la candidature pourrait être rejetée du processus de recrutement et de sélection .