Avis de recrutement : Recrutement d’un(e) Expert(e) décentralisation à Djibouti.

 

 

 

 

 

 

Description du projet ou contexte

Malgré une croissance forte au cours des 15 dernières années et qui ne semble pas faiblir (prévision de 8 % en moyenne sur 2020-2023), la République de Djibouti fait encore face à des défis importants en matière de développement humain, de protection sociale et de réduction des inégalités territoriales. En effet cette croissance est portée essentiellement par le secteur tertiaire, les investissements publics et est captée principalement par la capitale Djibouti-ville. Cette structure de l’économie favorise la désertification des 5 régions du pays et accentue les inégalités territoriales. Face à ces défis, le gouvernement a élaboré une stratégie de moyen et long terme « Djibouti 2035 » dont un des outils clefs est la décentralisation. Il ambitionne de renforcer le processus de décentralisation et faire des régions des acteurs clefs du développement national. En effet les régions disposent de potentialités importantes et variées. Elles peuvent jouer un rôle important à condition que ces potentialités soient exploitées efficacement, durablement et de façon inclusive. L’Etat a donc reconnu la décentralisation et la gouvernance locale comme des instruments efficaces pour mieux appréhender les défis territoriaux et apporter des réponses adéquates en matière d’emploi, d’inclusion des femmes et d’adaptation au changement climatique.

En dépit de cette volonté et des avancées notable, le processus de décentralisation peine à se concrétiser. Créées en juillet 2002 par la loi N°174/AN/02/4ème L portant Décentralisation et Statut des Régions, les Conseils Régionaux font face à des défis majeurs en termes d’autonomie financière, d’opérationnalité de leurs administrations et de capacités d’actions de façon générale. Si un avant-projet de loi portant Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT) a été élaboré et validé en Conseil des Ministres afin d’apporter des solutions à ces défis, il n’a toujours pas été adopté par l’Assemblée nationale.

C’est dans ce contexte que l’Union européenne, à travers son financement au programme d’Appui à la Décentralisation et aux Initiatives Locales (ADIL) en République de Djibouti vient s’inscrire dans la stratégie du gouvernement. Mis en œuvre par Expertise France, ADIL vise à appuyer la réforme de la décentralisation et accompagner les régions afin qu’elles deviennent de véritables acteurs du développement du pays. Son objectif général est de favoriser le développement local inclusif dans les régions de l’intérieur du pays. Plus spécifiquement, le programme ADIL a pour objectif de renforcer le système local de gouvernance à travers la mise en œuvre d’activité portant sur trois composantes :

  • Composante 1 : L’amélioration du financement du développement local, par la mise à disposition des Conseils Régionaux (CR) de ressources d’investissements sous leur maîtrise d’ouvrage pour la mise en œuvre des Plans d’investissement annuels (PIA) dans leurs domaines de compétences. Ces investissements devraient privilégier la conservation de l’eau et la lutte contre le changement climatique.
  • Composante 2 : Les appuis institutionnels nécessaires pour l’utilisation de ces ressources et l’atteinte des performances en termes de développement local (inclus la budgétisation sensible au genre, les droits humains, la lutte contre le changement climatique et le processus participatif). Ces appuis concerneront (i) les collectivités dans leur fonction de maîtres d’ouvrage, (ii) les services déconcentrés directement en charge de l’accompagnement des CR (STD et Administration territoriale) ;
  • Composante 3 : Appui à la conduite et au pilotage global de la réforme de la décentralisation.

Dans le cadre de son action de coopération, l’Union européenne a inscrit un programme d’appui à la décentralisation (ADIL). Un des composantes de cet appui concerne directement le MDCD. Crée en 2016, ce ministère a notamment pour mission « de concevoir et d’exécuter le processus de mise en œuvre de la politique de l’Etat en matière de décentralisation ». Pour cela, la mise en œuvre du programme ADIL prévoit la mobilisation d’un expert en appui au MDCD, pour l’accompagner au quotidien et pour assurer la réalisation des activités d’ADIL le concernant.

Profil souhaité

Qualifications et compétences :

  • Diplôme d’études supérieures (Bac +5) en administration publique, aménagement du territoire, sciences politiques, droit, relations internationales, politiques publiques, développement local ou tout autre domaine pertinent ;
  • D’excellentes connaissances dans les domaines de l’analyse des politiques publiques, politique de décentralisation, développement des organisations, administration publique ;
  • Une excellente vision stratégique
  • D’excellentes capacités  relationnelles et  rédactionnelles;
  • Bonnes connaissances en gestion des collectivités locales, finances publiques locales, gestion des ressources humaines ;
  • Diplomatie, flexibilité   et   capacité   à travailler  avec  des  interlocuteurs diversifiés et dans  un  environnement multiculturel ;
  • Connaissances solides en suivi-evaluation, communication et capitalisation ;
  • Bonne maitrise de l’outil informatique (Pack office, navigateurs Internet) ;
  • Maitrise parfaite du français orale et écrite indispensable. La connaissance de l’arabe ou d’une langue locale (afar ou somali) serait un avantage.
  • Capacité à travailler en équipe;
  • Capacité à générer le consensus autour d’un objectif commun à de multiples acteurs ;
  • Capacité à faire preuve de réserve et de discrétion.

Expérience professionnelle :

  • Au moins 10 ans d’expérience professionnelle dans des services de l’Etat ou des collectivités territoriales et/ou dans les domaines suivants : Processus de décentralisation, gestion et administration territoriales ;
  • Au moins 6 ans d’expérience dans le domaine de la coopération internationale et au sein de projets financés par l’Union européenne, les Nations unies, la Banque Mondiale ou tout autre acteur faisant référence ;
  • Expérience d’au moins 6 ans dans l’analyse des politiques publiques et notamment les politiques de décentralisation et dans l’accompagnement aux services décentralisés et déconcentrés dans des pays en développement ;
  • Expérience significative en matière de pilotage de projet dans le domaine de la gouvernance et de la décentralisation ;
  • Expérience des processus de réforme, de l’accompagnement au changement et de conseils auprès d’autorités nationales / locales.

Informations complémentaires

L’objectif général de la mission est d’accompagner techniquement le Ministère Délégué Chargé de la Décentralisation (MDCD) et ses agents dans la mise en œuvre de la politique nationale de décentralisation.

Plus spécifiquement, l’expert.e technique aura pour objectifs la mise en œuvre des activités de la composante 3 d’ADIL non exécutées à ce jour et d’accompagner le MDCD au quotidien dans ses différentes missions.

A travers cette expertise, les résultats attendus portent sur :

  • Le renforcement des compétences du MDCD et de ses agents;
  • L’amélioration du cadre législatif de la décentralisation;
  • La mise en place d’un dispositif de capitalisation et de suivi-evaluation du processus de décentralisation.

Dans le cadre de son activité, l’expert.e technique devra produire les livrables suivants :

  • Compte-rendu mensuels d’activité ;
  • Guide pratique sur les mécanismes et outils de suivi-evaluation des actions menées dans les collectivités;
  • Guide d’analyse et de documentation (capitalisation) du processus de décentralisation;
  • Stratégie et plan de communication du MDCD;
  • Participation à l’élaboration du rapport annuel d’activités d’ADIL.

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Date limite de candidature : 20/04/2023 15:40