Appel d’offres : ALIMA recrute un Evaluateur pour le Tchad, Niger et le Nigeria.

 

 

 

 

Contexte et Justification

La malnutrition aiguë affecte un enfant sur cinq chaque année dans le monde, en compromettant leur développement physique et cognitif. Le faible état nutritionnel des enfants affectés s’accompagne d’une dégradation des défenses immunitaires, favorisant le développement de pathologies pédiatriques associées augmentant le risque de mortalité. Ainsi, 20% des enfants souffrant de MAS doivent bénéficier d’une prise en charge hospitalière. La forme sévère de la malnutrition est donc associée à un fort risque de mortalité et est l’une des causes de décès les plus importantes chez les enfants de moins de 5 ans. Les principaux facteurs de la malnutrition sont le faible accès aux services sociaux de base, le faible taux d’allaitement exclusif, les difficultés d’accès à des aliments variés, nutritifs et sains, le manque d’eau potable, le peu d’infrastructures sanitaires et le manque de service de santé préventif dans un environnement d’insécurité alimentaire qui touche par exemple au Niger plus de 25% de la population rurale (Enquête de vulnérabilité 2015).

La région du Sahel est au-dessus du seuil d’urgence de l’OMS et les taux de Malnutrition Aiguë globale (MAG) mesurés par l’UNICEF au cours de ses enquêtes SMART annuelles montrent dans plusieurs zones une dégradation de la situation nutritionnelle ces dernières années. Ainsi, malgré les efforts de prévention et de prise en charge et les progrès réalisés sur les taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans, la menace que représente la malnutrition pour la survie de l’enfant est encore bien réelle.

Dans les pays concernés par l’évaluation finale du projet “Amélioration de la qualité des soins et formation des personnels de santé à la prise en charge de la malnutrition aiguë sévère”, le contexte sanitaire et nutritionnel est particulièrement difficile :

  • Au Tchad, selon le HNO 2022 de 3,8 millions de personnes avaient besoin d’une assistance nutritionnelle. Le nombre d’enfants à risque de malnutrition aiguë sévère (MAS) était de 343 087. Le taux de malnutrition aiguë globale atteignait 10,9%, tandis que le celui de malnutrition aiguë sévère était de 2%. La situation médicale du Tchad est de plus caractérisée par une insuffisance en personnel de santé qualifié, notamment en dehors de la capitale puisque 52% des médecins et 36% des infirmières et 41% de sages-femmes se concentrent dans la région de N’Djamena (Division de la Formation (DRH)/Ministère de la Santé publique (MSP), 2016).
  • Au Nigeria, le conflit qui sévit depuis 13 ans dans les trois États du Nord-Est (Borno, Adamawa et Yobe) a largement contribué à la détérioration de la situation humanitaire. Dans cette région, le HNO 2022 estime que 1,14 million d’enfants âgés de 0 à 59 mois souffrent de malnutrition aiguë dans le nord-est du pays, avec pour la période de soudure le niveau le plus élevé d’insécurité alimentaire et de malnutrition de l’histoire récente du pays. Dans l’Etat du Borno, où se situe l’ITFC de Maiduguri, le taux de malnutrition aiguë globale est passé de 10,0 % fin 2020 à 11,8 %.
  • Le Niger connaît quant à lui une croissance annuelle de 7% (2022), avec une population dont près de 58% sont des enfants, selon l’UNICEF. En 2023, près de 2,3 millions de personnes auront besoin d’une assistance nutritionnelle, avec une prévalence à la MAG à 12,5% (seuil d’urgence de l’OMS à 10%) et une prévalence de la MAS à 2,7% (seuil d’urgence de l’OMS à) 2%) selon la dernière enquête SMART 2022. En 2023 selon le HNO, un total de 3,4 millions de personnes seront dans le besoin, dont 377,000 personnes déplacées internes et 251,000 personnes réfugiées.

Les difficultés structurelles des systèmes de santé dans ces pays induisent un manque de qualité de la prise en charge nutritionnelle. L’une des plus grandes insuffisances à ce niveau est la formation initiale des professionnels de santé. En effet, les infirmiers et médecins ne bénéficient dans leur formation que d’un bref module théorique sur la prise en charge de la MAS et MAM et n’ont pas l’opportunité de l’appliquer lors de stages pratiques. Pour répondre à cette double problématique de manque de qualité dans la prise en charge hospitalière et du manque de formation des personnels de santé, ALIMA a mis en place, en 2015, en partenariat avec UNICEF et la Direction de la Nutrition, une école de formation pratique des personnels de santé à la prise en charge de la MAS au sein de l’hôpital de Dioïla au Mali – l’URENI Ecole (Unité de Réhabilitation et Nutrition Intensive). Depuis sa création, ALIMA a ainsi formé 320 personnels de santé originaires de tout le Mali, permettant de diffuser les bons gestes de prise en charge dans les hôpitaux du pays, y compris dans les zones non appuyées par des partenaires ou difficilement accessibles. Fort du succès de ce projet, ALIMA a ouvert deux nouvelles unités de formation, au Tchad, à Ndjamena où elle a formé 349 professionnels de santé entre 2017 et 2020, et au Nigeria, à Maiduguri où elle a formé 50 professionnels de santé en 2018.

Dans le cadre du présent projet, ALIMA a renforcé les activités sur ces structures et continué à mettre à l’échelle ce projet via l’ouverture d’une nouvelle unité de formation à Dakoro, au Niger.

ALIMA AU TCHAD, AU NIGER ET AU NIGERIA :

ALIMA est présente au Niger depuis 2009 en partenariat avec l’ONG nationale BEFEN (Bien-être de la Femme et de l’Enfant au Niger), en République du Tchad depuis 2012, où elle travaille en partenariat avec l’ONG Alerte Santé, et au Nigeria depuis 2016. ALIMA et ses partenaires travaillent au travers d’une approche santé intégrée dans divers projets :

  • La prise en charge de la MAS des enfants de moins de 5 ans ;
  • Le renforcement de capacités des professionnels de santé dans la prise en charge de la MAS des enfants de moins de 5 ans ;
  • Le renforcement de l’accès aux soins de santé.

Cette approche intégrée basée sur le renforcement des capacités des partenaires locaux des services techniques, des structures de l’Etat et des communautés à pour but de permettre une maximisation de l’impact sur les populations.

  1. Objectifs et Résultats attendus de la Mission D’évaluation

Démarré en avril 2020, ce programme est en cours d’exécution jusqu’à fin septembre 2023. Son objectif était d’améliorer la qualité des soins dispensés par les districts sanitaires ciblés et d’assurer la formation des personnels de santé nationaux pour améliorer la prise en charge des cas de malnutrition aiguë sévère, afin de réduire la mortalité infantile liée à cette pathologie. Plus spécifiquement, les activités prévues consistaient à :

  • Appuyer les trois structures de prise en charge des cas de MAS (UNT) en leur fournissant un appui RH, des intrants et équipements médicaux, des renforts pour les examens de laboratoire et la banque de sang et un appui à la mise en place du paquet minimum EHA ainsi qu’au système de référence des cas de MAS ;
  • Renforcer les capacités des districts sanitaires et des ONG partenaires pour assurer une prise en charge de qualité de la MAS et le suivi des activités nutritionnelles ;
  • Renforcer les capacités des professionnels de santé nationaux à la prise en charge de la malnutrition aiguë sévère ;
  • Capitaliser sur les formations effectuées en organisant des visites de supervision dans les structures d’affectation par les comités de pilotage désignés au cours du projet.

Cette évaluation vise à mesurer le niveau d’atteinte des objectifs et des résultats attendus et analyser les leçons apprises. Elle permettra également d’identifier la nécessité de mettre en œuvre une deuxième phase du projet dans certains pays ou bien d’évaluer les stratégies de sortie mises en œuvre, selon les besoins.

Les objectifs de l’évaluation sont donc d’une part d’apprécier tant qualitativement que quantitativement les actions accomplies sur le terrain et les résultats obtenus au regard des objectifs fixés. D’autre part, d’élaborer des recommandations sur la logique d’intervention à poursuivre au vu du contexte, des problèmes, des besoins, des faiblesses et des capacités des différentes parties prenantes.

  1. Profil de l’évaluateur
  • Expérience dans l’évaluation de projets santé-nutrition
  • Master en santé publique et/ou en épidémiologique
  • Expérience dans le contexte des pays concernés ou dans des contextes similaires (contexte de sécurité instable)
  • Bonne maîtrise du français et de l’anglais

Il appartient à l’évaluateur de proposer son équipe dans l’offre technique.

  1. Livrables attendus
  • Rapport de capitalisation : un rapport de capitalisation sera rédigé afin de présenter les bonnes pratiques et les leçons apprises du projet, analyser les points forts et les faiblesses constatés lors de la mise en œuvre, présenter les résultats finaux du projet et recueillir les recommandations pour une pérennisation de l’approche.
  • Rapport d’évaluation : un draft de rapport d’évaluation sera soumis par l’évaluateur au plus tard deux semaines après son retour de la mission. ALIMA procédera à une première lecture du rapport et apportera ses commentaires, que l’évaluateur prendra en compte avant de rendre la version finale.
  • Séance de restitution : une présentation de la version finale du rapport d’évaluation avec les résultats atteints, les difficultés rencontrées et les leçons apprises sera faite au cours d’une séance de restitution organisée par l’évaluateur à destination de toutes les parties prenantes du projet

Le but du rapport :

  • Présenter les conclusions de l’évaluateur en réponse aux questions figurant dans les termes de références.
  • Présenter les recommandations établies à partir de l’analyse et des conclusions de l’évaluateur.

Le rapport sera rédigé en français, soumis en version numérique et en version papier. Ces deux versions devront être strictement identiques, y compris les annexes.

  1. Proposition technique et financière

Le consultant invité à soumissionner devra fournir les éléments suivants à ALIMA :

Une proposition technique qui devra indiquer :

  • Une note de compréhension des termes de référence ;
  • La méthodologie proposée pour la conduite de l’évaluation ;
  • Les références et expériences du consultant (3 pages maximum) ;
  • Le CV du ou des intervenants et la répartition des responsabilités ;
  • Le calendrier prévisionnel d’intervention ainsi qu’une estimation des charges en hommes/jours ;

Une proposition financière qui devra indiquer :

  • Les coûts totaux de l’évaluation en EUR TTC;
  • Les modalités de paiement (échéancier).

Les candidatures doivent nous parvenir au plus tard le 16/7/2023 à 17h00 GMT, par courrier électronique aux adresses [email protected] et [email protected] en langue française, avec en objet la référence : « Evaluation finale AFD CZZ 2725 01 D »

Pour tout renseignement complémentaire, les soumissionnaires peuvent également contacter les adresses électroniques susmentionnées.

Calendrier de réalisation de la mission :

Publication et invitation à soumettre l’Appel à candidature :Le 16/06/2023

Réception des offres /deadline :Le 16/07/2023, au plus tard à 17h

Dépouillement et évaluation des offres :Du 17/07/2023 au 21/07/2023

Notification aux soumissionnaires (Refus / attribution) :Le 24/07/2023

Signature du contrat :Le 25/07/2021

Evaluation Projet :Du 01/08/2023 au 31/08/2023

Restitution de l’évaluation :15/09/2023

Réception draft rapport :15/09/2023

Retour d’ALIMA (après lecture du Draft) :Du 18 au 22/09/2023

Rapport final validé (après les retours d’ALIMA) :30/09/2023