Consultance : Action Contre la Faim recherche un(e) Consultant(e) international(e) francophone pour l’actualisation du profil de la zone de Moyens d’existence en Mauritanie.
Action Contre la Faim (ACF) est une ONG qui lutte contre la faim dans le monde. Sa mission est de sauver des vies en éliminant la faim par la prévention, la détection et le traitement de la sous-nutrition, pendant et après les situations d’urgence liées aux conflits et aux catastrophes naturelles. ACF est présent en Mauritanie depuis 2007. Les domaines d’intervention de la mission de la Mauritanie sont : Nutrition, santé et pratiques de soins ; Eau, assainissement, hygiène ; Sécurité alimentaire et moyens d’existence ; Prévention et résilience.
Contexte et justification
Le Projet KARAMA (Dignité) est financé par l’Union Européenne pour 3 ans (Jan 2023 – Jan 2026). Il est mis en œuvre dans la Moughataa de Bassikounou (Communes : Fassala et El Megve), dans la zone transfrontalière entre la Mauritanie et le Mali. Il est mis en œuvre par un consortium de 4 ONG internationales à savoir ACF (chef de file), Save the children, ALIMA et GRET. Chaque partenaire s’occupe respectivement des domaines suivants : Sécurité alimentaire et moyen de subsistance, Education-Protection, Santé Nutrition, Eau Hygiène assainissement. C’est un projet intégré avec l’objectif global de « Contribuer à améliorer durablement la protection et les conditions de vie des populations hôtes, des réfugiés et des retournés dans les communes d’El Megve et Fassala ».
L’une des activités du projet est l’actualisation du profil de la zone de moyens d’existence MR09 (réalisé depuis 9 ans) qui couvre les communes d’El Megve et de Fassala. En effet, les moyens d’existence ayant évolué avec les multiples chocs climatiques et environnementaux de ces dernières années, un renouvellement de ce profil de référence permettront de disposer des informations les plus récentes permettant d’améliorer la qualité des résultats d’analyse, qui orienteront au mieux les nouvelles planifications de réponses aux chocs dans le futur.
C’est dans ce cadre qu’Action Contre la Faim est à la recherche d’un(e) consultant(e) international francophone pour l’actualisation du profil de la zone de Moyens d’existence MR09.
Approche de l’économie des ménages (HEA)
L’Analyse de l’Economie des Ménages (AEM) ou HEA en anglais (Household Economy Analysis) est un cadre d’analyse qui permet de générer des données de référence sur la sécurité alimentaire et de comprendre les éléments de risques clés pour les différents groupes socio-économiques de la population. C’est une analyse prédictive qui permet d’estimer l’impact potentiel d’un choc sur l’accès à la nourriture et au revenu des ménages.
L’approche HEA empêche l’accès du ménage à la nourriture par la production, mais aussi par l’achat et mesure la capacité des ménages à s’adapter aux changements qui fonctionnent dans leur environnement. Elle permet ainsi d’établir des profils de vulnérabilité détaillés.
L’approche fait appel à des sources d’informations variées, incluant notamment des données de recensement, de performance agricole, etc. La HEA fournit des informations pour une situation « normale » ou année de référence qui servent à :
§ identifiant clés indicateurs ;
§ prédire l’impact d’un choc sur les moyens d’existence ;
§ comprendre les stratégies d’adaptation des ménages ; et
§ identifier les réponses appropriées (ciblage et modalités).
Sur la base de ces informations de référence, il est possible de prédire, ou de modéliser (outcome analysis), quels seront les impacts possibles d’un choc sur les moyens d’existence de ces ménages. D’où l’utilité de ce type de travaux pour la mise en place d’un système d’alerte précoce. Il permet aussi de voir quelles sont les actions prioritaires pour le développement dans les zones où des profils de référence sont déjà établis pour l’orientation des partenaires aux développements.
Description de la zone de moyens d’existence MR09
La Mauritanie est subdivisée en neuf zones de moyens d’existence dont la zone MR09 objet du présent appel à consultation.
La zone la plus pluvieuse du pays est située au sud-ouest, dans les parties méridionales des wilayas du Guidimaka, de l’Assaba, du Hodh El Chargui et du Hodh El Gharbi. Cependant, les précipitations moyennes de 400 mm par an (moins vers le nord de la zone) sont très variables et encore relativement faibles. De ce fait, le potentiel moyen de production agricole dans la zone reste relativement marginal. En fait, l’appellation “cultures pluviales” est relative et peut se référer à des conditions environnementales qui pourraient avoir disparu depuis longtemps. Il est plutôt significatif de noter que les revenus provenant de la vente de bétail sont encore plus importants dans cette zone que dans la zone “agropastorale” voisine. Peut-être que cette zone de cultures pluviales est simplement une zone dans laquelle les conditions environnementales sont relativement plus favorables à l’agropastoralisme. Une autre différence entre la zone agropastorale et cette zone de cultures pluviales est la dépendance relativement plus grande de cette zone d’agriculture pluviale à l’égard des cultures pluviales qu’à l’égard des cultures de bas-fonds, bien que les deux soient présents.
La topographie est variée, avec des formations de sable non dunaires et des plaines légèrement vallonnées caractérisées par des arbustes ligneux clairsemés et dominées par Combretum glutinosum, Balanites aegyptiaca, Acacia senegal et Zizyphus mauritania sont également présentes dans les bassins. Les regs (zones désertiques rocheuses) ont généralement une couverture claire semée d’arbustes d’Acacia ehrenbergiana. La densité de population est relativement faible, avec environ six habitants par kilomètre carré.
La culture pluviale (diéri) de céréales (sorgho, mil) et de niébé est la principale activité économique de la zone. Dans les zones les moins arrosées (au nord de l’isohyète 200 mm, frontière naturelle de la production céréalière non irriguée), les cultures sont pratiquées dans les nombreux oueds. L’élevage, deuxième activité économique, est semi-extensif. Les troupeaux sont constitués de bovins et de petits ruminants, avec une forte concentration d’animaux dans la partie orientale de la zone, au Hodh El Chargui.
Contrairement aux autres zones, les femmes et les jeunes jouent un rôle important dans les activités économiques de cette zone, travaillant dans tous les secteurs générateurs de revenus.
Les flux et réseaux commerciaux sont très développés dans la zone, offrant des opportunités d’emploi (agricole et pastorale) aux ménages pauvres. Cette zone fournit des céréales et du niébé produits localement à Nouakchott et à la Mauritanie en général et est un point de transit pour ces aliments et d’autres arrivants du Mali. Le bétail de la zone approvisionne les marchés de Nouakchott, Kayes/Bamako (Mali) et Dakar (Sénégal). Le commerce transfrontalier influence l’économie des ménages de la zone, car tous les groupes de richesse sont fortement présents sur les marchés.
Le travail agricole est effectué sur une période de cinq mois, principalement par les hommes. Le travail urbain et le pastoralisme transhumant ont lieu en dehors de la zone pendant une autre période de cinq mois. Les femmes et les jeunes se produisent dans les centres urbains pour travailler comme personnel domestique.
Le bétail est vendu entre mars et juin, avant et pendant la période de soudure. La plupart des ménages, en particulier les ménages pauvres, vendent leurs cultures (en particulier le niébé) juste après la récolte en novembre. Les ménages pauvres ramassent également des feuilles et de la paille de décembre à avril, bien que les revenus tirés de ces activités soient relativement faibles.
Soumission d’offres
L’offre technique et l’offre financière doivent être soumises séparément en fichier unique au plus tard le 18 juin 2023 à l’endroit adresse suivante : [email protected] et [email protected] toute en obligatoirement en copiez les adresses suivantes : [email protected] et [email protected]
Il est possible de demander les Termes de Référence aux adresses mentionnées ci-dessus.
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