Solthis recrute un(e) consultant(e), chercheur(se) national(e), Dakar, Sénégal

 

 

 

Consultance : Chercheur.se national.e pour l’ « Évaluation de base de l’engagement des femmes et des filles dans la région de l’Afrique de l’Ouest et Centrale – au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, et au Sénégal ».

 

Introduction :

Solthis est une ONG de solidarité internationale dont l’objectif est d’améliorer la santé des populations dans les pays à ressources limitées. Nous agissons sur la prévention et l’accès à des soins de qualité en renforçant durablement les systèmes et services de santé des pays où nous intervenons. Notre action repose sur trois modes d’intervention : le renforcement des capacités, la recherche opérationnelle et le plaidoyer. Historiquement, l’action de Solthis s’est concentrée sur la lutte contre le VIH/Sida avant de s’étendre à d’autres thématiques prioritaires telles que la santé sexuelle et reproductive et la tuberculose. Solthis intervient principalement en Afrique de l’Ouest.

Solthis intervient au Sénégal depuis juillet 2018. 

Les présents termes de référence (TdR) décrivent le rôle et les activités à mener par un.e chercheur.se national.e pour l’« Évaluation de base de l’engagement des femmes et des filles dans la région de l’Afrique de l’ouest et centrale » financée par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le « Fonds mondial »). Le TdR fournit également un aperçu du but de la recherche ainsi que des objectifs et des méthodologies spécifiques utilisés.

Contexte :

La région de l’Afrique de l’Ouest et Centrale se caractérise par des inégalités entre les sexes à tous les niveaux, y compris des inégalités économiques, des faibles niveaux d’alphabétisation, en particulier chez les femmes et les filles, une participation et une représentation politiques limitées par les femmes, des pratiques socioculturelles néfastes profondément enracinées, des niveaux élevés de diverses formes de violence à l’égard des femmes et des filles et des problèmes structurels. La situation est exacerbée dans des situations de conflit, de fragilité et de crise. La pandémie  Covid-19 a amplifié les inégalités existantes dans diverses parties du monde, y compris en Afrique de l’Ouest et Centrale. Les effets de Covid-19 ont été observés dans le secteur de la santé, le secteur de l’éducation, le secteur économique et ont accru le fardeau du travail non rémunéré. Les fermetures d’écoles ont accru les cas de grossesses, notamment non désirées chez les adolescentes et accru la vulnérabilité à l’exploitation sexuelle. La perte de revenus des familles et les restrictions de mouvement ont entraîné une augmentation des cas de violence intrafamiliale.

La lutte contre les obstacles liés à l’égalité des sexes et aux droits de l’homme fait partie intégrante de la Stratégie du Fonds mondial (2017-2022). La Stratégie fixe la mise en place de systèmes résilients et durables pour la santé et la promotion et la « protection des droits de l’homme et de l’égalité des sexes » comme objectifs fondamentaux. L’engagement en faveur de la couverture sanitaire universelle dans les objectifs de développement durable (ODD) est motivé par des preuves accablantes que les investissements dans la santé, les systèmes, les communautés, en abordant les questions liées au genre et aux droits de l’homme rapporteront des dividendes économiques.

L’engagement des populations clés et vulnérables y compris les femmes et les filles dans leur diversité, dans les processus du Fonds mondial et les programmes soutenus est au cœur de la Stratégie du Fonds mondial.

Le Fonds mondial et ses partenaires souhaitent que l’engagement significatif des femmes et des filles dans ses processus dans la région de l’Afrique de l’Ouest et Centrale s’améliore, en particulier au cours de la période de mise en œuvre courant sur 2021-2023 des prochaines subventions du Fonds mondial. La prochaine période de mise en œuvre de trois ans donne l’occasion au Fonds mondial et à ses partenaires de renforcer les programmes et les politiques de santé qui soutiennent les femmes et les filles dans leur diversité dans la région de l’Afrique de l’Ouest et Centrale, y compris le renforcement de leur participation à l’élaboration de programmes soutenus par le Fonds mondial ainsi que les politiques nationales ou infranationales qui affectent leur santé.

Objectif général :

Le Fonds mondial a engagé SOLTHIS pour effectuer une « évaluation de base » sur les femmes et les filles dans leur diversité dans la région de l’Afrique de l’Ouest et Centrale.

Objectif spécifique :

L’évaluation se focalisera sur les réseaux existants de groupes et d’organisations de femmes et de filles, et plus particulièrement sur les possibilités et les obstacles à leur engagement significatif dans les programmes de santé et l’élaboration des politiques au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. L’évaluation combinera les approches qualitatives et quantitatives et commencera à partir du 23/11/2020 et se terminera d’ici le mois de décembre 2020. Les résultats de l’évaluation éclaireront l’apprentissage des programmes, les initiatives actuelles et nouvelles, et les efforts de plaidoyer visant à renforcer l’engagement des femmes et des filles dans les trois pays et, en fin de compte, les programmes et les politiques de santé dans la région de l’Afrique de l’Ouest et Centrale.

 

Méthodologie de recherche :

La méthodologie prendra la forme d’approches participatives de recherche sur l’action, fondées sur le genre et sur les droits humains. La raison d’être de l’approche est d’assurer la redevabilité dans la collecte de données concernant les femmes et les filles, d’établir des renseignements de base qui sont informés par elles et d’améliorer leur engagement dans les programmes de santé et dans l’élaboration des politiques de leurs pays respectifs. Cette approche permettra à la population cible de renforcer leurs compétences dans l’évaluation de base, même après l’étude.

L’étude de base devrait être menée en tenant compte des valeurs éthiques, y compris la collaboration, l’équité, le respect, la confidentialité, la transparence, la solidarité et la diversité, en veillant à ce que l’information relative à toutes les femmes, indépendamment de leur âge, leur état de santé, leurs capacités/handicaps, leur orientation sexuelle et leur identité de genre, soit recueillie. Très important, l’étude devrait être menée en utilisant l’optique de genre et des droits sexuels pour déterminer les opportunités et les obstacles à l’engagement des femmes et des filles dans les programmes de santé et l’élaboration de politiques visant à améliorer la santé sexuelle et reproductive et les droits de la même.

De plus, compte tenu de la pandémie actuelle de Covid-19, cette méthodologie sera entièrement virtuelle et à distance. Cela implique qu’aucun voyage à l’échelle locale et internationale n’est prévu au cours de cette mission. Le chercheur principal coordonnera les chercheur.se.s nationaux/les à distance, tout comme les chercheurs.se.s nationaux/les se coordonneront avec leur assistant.e de recherche respectif.ive, selon le cas.

Afin d’assurer une information de base complète et inclusive, les catégories suivantes de répondants devraient participer à l’étude :

  1. Réseaux nationaux de droit des femmes ;
  2. Organisations à base communautaire et non gouvernementales dirigées par des femmes ;
  3. Organisations à base communautaire dirigées par des jeunes, en particulier ceux qui travaillent sur les programmes de santé sexuelle et reproductive ;
  4. Des ONG internationales qui fournissent des assistances techniques aux organisations féministes et aux organisations de droits des femmes au niveau des pays ;
  5. Des organisations intergouvernementales telles que le FNUAP, l’UNICEF, le PNUD, l’OMS, les Femmes des Nations Unies et l’ONUSIDA basées dans les pays ;
  6. Ministères de la Condition féminine., de la Femme ;
  7. Mécanismes de coordination des pays du Fonds mondial ;
  8. Donateurs et fondations.

L’étude de base cherchera à répondre aux questions suivantes :

  1. Comment les femmes et les filles sont-elles organisées dans leur pays respectif ?
    1. Quelle est la nature des différentes organisations de droit des femmes ?
    2. Comment ces mouvements défendent-ils la santé des femmes et des filles ?
  1. Quels sont les cadres stratégiques et programmatiques de l’engagement des femmes et des filles dans les programmes de santé, là où ils existent ?
    1. Quelles politiques nationales de santé sexuelle et reproductive existent, le cas échéant?
    2. Quels programmes existent-ils pour la santé des femmes et des filles, le cas échéant et quelle échelle sont-ils mis en œuvre ?
    3. Dans quelle mesure les femmes et les filles participent-elles à des programmes et à l’élaboration de politiques axés sur leur santé sexuelle et reproductive ?
    4. Dans quelle mesure les lois et les politiques nationales sont-elles favorables ou non à l’engagement des femmes dans l’élaboration des politiques ?
    5. Dans quelle mesure les lois, les politiques et les pratiques culturelles nationales sont-elles favorables ou non à la santé des femmes et des filles ?
  1. Quelle est la qualité de l’engagement des femmes et des filles ; par rapport à la diversité, à la portée, et au mode de fonctionnement ?
    1. Dans quelle mesure les organisations de défense des droits des femmes font-elles appel à des femmes/filles non-conformistes et non hétéro-normatives et à d’autres groupes vulnérables tels que les travailleuses du sexe, les femmes qui consomment des drogues et les femmes handicapées ?
    2. Quelles sont les priorités des organisations de défense des droits des femmes et comment sont-elles identifiées ?
  1. Quel est le paysage de financement des programmes de santé des femmes et des filles dans les pays ?
    1. Quelles sont les priorités de financement des donateurs dans les pays d’intérêt respectifs ?
    2. Quel est le montant des investissements nationaux réalisés dans la santé des femmes et des filles : le budget national de la santé des femmes vis-à-vis des investissements des donateurs et des fondations ?
    3. Quelle est la nature des investissements des donateurs, des fondations et des États dans la santé des femmes ?

 

Responsabilités du./de la chercheur.se :

En étroite collaboration et sous la supervision du chercheur principal le/la chercheur.se national.e dirigera la recherche dans le pays et sera appuyé par un.e assistant.e de recherche.

En particulier, le/la chercheur.se national.e aura pour mission de  :

  1. Effectuer une cartographie des parties prenantes dans le pays et établir une base de données dudit pour l’étude ;
  2. Mener une revue de littérature spécifique du pays sur l’engagement des femmes et des filles dans les programmes de santé et dans l’élaboration des politiques ;
  3. Fournir des commentaires contextuels spécifiques du pays sur les outils d’étude ;
  4. Aider à identifier et à former l’assistant de recherche sur les guides d’interview et de discussion de groupe ;
  5. Aider à partager les liens d’enquête avec les répondants potentiels ;
  6. Diriger la collecte de données qualitatives au niveau national et fournir des transcriptions dans la forme qui leur sera mise à leur disposition par le chercheur principal ;
  7. Fournir un rapport pays spécifique basé sur les résultats des données qualitatives.

Le niveau d’effort pour le/la chercheur.se national.e est estimé à 11 jours.

Principaux produits livrables et chronologie :

Livrable Niveau d’effort (11 jours) Date limite
Base de données des intervenant.e.s 1 jour Novembre2020
Revue de la littérature par pays 2 jours Novembre 2020
Transcriptions de collecte de données de tous les KII et FGD 5 jours Décembre 2020
Fournir un rapport par pays 3 jours Décembre 2020

 

Exigences de profil du/de la chercheur.se national.e :

  1. Maîtrise (minimum) dans un domaine pertinent, comme les sciences sociales, les études de genre, les sciences politiques ou la santé publique ;
  2. De trois à cinq ans d’expérience dans la recherche en sciences sociales ;
  3. Expérience de travail étroitement avec les organisations de défense des droits des femmes dans le pays ;
  4. Passionné.e par la résolution des questions relatives à l’engagement des femmes dans les programmes et l’élaboration des politiques en matière de santé, à la diversité et à l’inclusion des populations clés et vulnérables, ainsi qu’aux droits humains ;
  5. Expérience éprouvée de la recherche qualitative ;
  6. Disponibilité pour au moins toute la période d’étude ;
  7. Capable de superviser un.e assistant.e chercheur.se ;
  8. Capable et disposé.e à effectuer/diriger la collecte de données afin d’assurer que des données de bonne qualité sont disponibles pour l’analyse ;
  9. Excellentes compétences analytiques et d’écriture en Français ; un niveau intermédiaire en anglais est souhaitable ;
  10. Ponctuel avec des délais de livrables ;
  11. Attitude ouverte, professionnelle et sans jugement à l’égard des sujets.

Budget proposé pour la mission : L’enveloppe budgétaire globale disponible est de 1 500 000 Franc CFA.

Conditions:  

  • Lieu de réalisation de la mission : Dakar (Sénégal) ;
  • Le/la consultant.e pourra travailler depuis le bureau de Solthis à Dakar si souhaité.

Durée du contrat : 11 jours maximum

 

Comment postuler :

Merci d’envoyer votre candidature contenant CV en français, lettre d’accompagnement, références, dates de disponibilité sur la période et proposition financière à [email protected] en indiquant en objet “Chercheur.se national.e _ Sénégal_Etude de base” avant le 23 novembre 2020 à  17h (heure de Dakar).  Les femmes sont encouragées à se candidater.