REPUBLIQUE DU TCHAD

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UNITE-TRAVAIL-PROGRES

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PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE

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MINISTERE DE LA FEMME, DE LA

PROTECTION DE LA PETITE ENFANCE

ET DE LA SOLIDARITE NATIONALE

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DIRECTION GENERALE

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DIRECTION GENERALE TECHNIQUE

DE LA FEMME ET DE L’EQUITE DE GENRE

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CONTEXTE ET JUSTIFICATION :

Contexte :

Le Sahel est l’une des régions les plus pauvres au monde, où l’extrême pauvreté, les changements climatiques, les conflits armés et l’insécurité menacent la vie de millions de personnes. Le manque d’opportunités économiques, en particulier pour les jeunes, combiné avec la faiblesse des services sociaux de base et la dégradation de l’environnement caractérisée par la progression de désert qui se traduit par la raréfaction des pluies rendent les populations de plus en plus vulnérables à l’insécurité alimentaire, à la malnutrition.

Dans la plupart des pays de la région, les efforts de croissance économique remarquables observés au cours des dernières décennies, qui se sont traduits par des taux de croissance de l’ordre de cinq pour cent (5%) par an, sont anéantis par une croissance démographique rapide qui accentue la pauvreté en amenuisant les revenus par habitant. Plus de soixante pour cent (60 %) de la population vit avec moins de deux (02) dollars par jour. Des milliers de femmes meurent chaque jour de causes évitables liées à la grossesse. Alors que les avantages de la scolarisation sont bien reconnus, dans certains pays, des millions d’enfants sont privés d’éducation et se retrouvent dans la rue à cause des conflits qui limitent les possibilités d’accès à l’école.

Pour apporter une réponse à ces défis et améliorer le bien-être des populations de la région du Sahel, la réponse concertée des Chefs d’Etat pour l’Autonomisation des femmes et des jeunes filles dans la Région du Sahel s’est traduite par la mise en place du projet « Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel » (SWEDD). Démarré par six pays (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, la Mauritanie, Niger, Tchad) avec l’appui financier de la Banque Mondiale et l’appui technique conjoint de l’UNFPA et de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé pour une durée initiale de quatre (4) ans, le projet est structuré autour de trois (3) composantes et vise à accélérer la transition démographique. Ceci en vue de créer les conditions d’un Dividende Démographique (DD) à travers le renforcement de l’autonomisation des femmes, des filles et des adolescentes.

Le projet comporte trois composantes :

  • La composante 1 relative à l’accroissement de la demande et l’utilisation des produits et des services de SRMNIN en favorisant le changement social et comportemental et l’autonomisation des femmes et des adolescentes ;
  • La composante 2 relative au renforcement des capacités régionales pour la sécurisation des produits et l’accroissement du personnel de santé qualifié pour l’offre de services SRMNIN de qualité ;
  • La composante 3 relative au plaidoyer et la concertation de haut niveau et le renforcement des capacités pour l’élaboration des politiques de développement.

Justification de l’étude :

Sur le plan mondial, la proportion des femmes dans la vie active a sensiblement augmenté depuis 30 ans. Cependant, leur travail reste souvent moins rémunéré et plus ingrat, comme le relève un rapport du Bureau Internationale du Travail (BIT). En effet, Plus d’une décennie après l’adoption d’une plate-forme d’actions ambitieuse lors de la 4ème conférence mondiale sur les femmes de Beijing, des préjugés liés au sexe restent fortement ancrés dans la société et sur le marché du travail. De fortes disparités perdurent quant aux possibilités d’emploi et de qualité de l’emploi.

Au Tchad, la question de l’égalité de genre, de l’équité et de l’autonomisation des femmes a indéniablement connu des avancées significatives depuis le dernier rapport de la CIPD[1] (2009). En effet, des efforts louables ont été consentis par le Gouvernement pour améliorer la situation de l’égalité et de l’équité de genre ainsi que l’autonomisation des femmes. Cela est observable tant du point de vue de l’engagement politique, de l’adoption des politiques et des stratégies que de la mise en œuvre des programmes et plans dans ce domaine. Mais, les progrès réalisés, aussi appréciables soient-ils, ne peuvent occulter le déficit préjudiciable des statistiques spécifiques aux compétences des femmes et leur participation dans les sphères de prise de décision. Toutes choses ne permettant pas de mettre en exergue les écarts et lutter efficacement contre ces formes d’inégalités persistantes au Tchad.

En ce qui concerne l’implication des femmes dans la vie politique, les indicateurs évoluent en dents de scie et ne permettent pas d’apprécier les résultats escomptés. Pour exemple, de 3,4 % des membres du gouvernement en 2000, le nombre des femmes est passé à 10 % en 2006, puis 21% en mars 2010, 12% en 2011 et 17% en 2016. Au Parlement, le nombre des femmes a connu une sensible hausse passant de 6% durant la législature de 2002-2011 à 15% dans la présente législature. Fort heureusement, dans la 4ème République, le nombre des femmes dans le Gouvernement a connu une légère hausse atteignant 27,6% pour chuter à 19% avec le gouvernement du 11 Août. En outre, lors de la cérémonie de promulgation de la 4ème République, le Président de la République du Tchad est revenu sur son engagement d’accorder un quota de 30% aux femmes en promettant une parité effective entre homme et femme dans toutes les instances de prise de décision. L’application de la parité homme/femme exige l’existence d’une masse critique de compétences féminines connues, capables d’exercer les mêmes fonctions que les hommes et relever ainsi les défis de construction et de développement du Tchad. D’autre part, l’apport des femmes tchadiennes dans l’économie ainsi que le degré de leur implication dans toutes les instances de prise de décision restent méconnus.

Aussi, conscients des enjeux et des défis importants pour la promotion du genre, et en vue de valoriser la compétence féminine dans toute sa diversité, le Ministère de la Femme, de la Protection de la Petite Enfance et de la Solidarité Nationale avec l’appui du Projet SWEDD envisage diligenter une étude sur les compétences des femmes et leur implication dans les instances de prise de décision.

Cette étude vise à :

  • Identifier et répertorier les compétences féminines tchadiennes ;
  • Mesurer le degré d’implication des femmes dans les sphères de prise de décision à tous les niveaux ;
  • Constituer une base de référence sur les compétences des femmes tchadiennes.

A l’issue de l’étude, une plateforme numérique fiable sera mise en place. Cette plateforme permettra(i) d’assurer la visibilité des compétences féminines tchadiennes qui demeurent méconnues et peu sollicitées pour apporter leur contribution et d’autre part ;(ii) de rendre accessibles toutes les informations à l’effet de nomination ou de recrutement des autorités ou des décideurs en vue de la parité dans les instances de décision gage d’un développement équitable et durable ; (iii) d’identifier les secteurs où les femmes sont sous-représentées et travailler à la prise des mesures correctives dans le sens de l’équité et de l’égalité de genre.

OBJECTIFS  :

Objectif général :

L’objectif général de cette étude est de constituer une base des données fiable sur les compétences des femmes tchadiennes.

Objectifs spécifiques 

Cette étude vise à :

  1. Collecter les données sur les compétences des femmes dans tous les secteurs d’activité au niveau des institutions publiques, parapubliques, privées et au niveau des ONG et de la société civile ;
  2. Identifier les secteurs où les femmes sont sous représentées afin d’inciter à la prise de mesures correctives dans le sens de l’équité et de la justice sociale ;
  3. Mettre en place une base de données dynamique des compétences féminines, regroupant au moins 3 000 femmes et produire des statistiques concernant les femmes sur le marché du travail tchadien et créer ainsi une plateforme numérique des compétences féminines.
  4. Faire des propositions à même de permettre au ministère de la Femme, de la Protection de la Petite Enfance et de la Solidarité Nationale de faire des plaidoyers pour promouvoir l’égalité de genre dans tous les ministères et autres institutions privées et étatiques.

RÉSULTATS ATTENDUS

A l’issue de cette étude, les points suivants sont attendus :

  • Les données sur les compétences des femmes dans tous les secteurs d’activité au niveau des institutions publiques, parapubliques, privées et au niveau des ONG et de la société civile sont collectées ;
  • Les secteurs où les femmes sont sous représentées sont identifiés et les mesures correctives allant dans le sens de la réalisation de l’équité et de la justice sociale sont proposées ;
  • Mettre en place une base de données dynamique des compétences féminines, regroupant au moins 3 000 femmes ;
  • Les statistiques concernant les femmes sur le marché du travail tchadien sont disponibles ;
  • Une plateforme numérique des compétences féminines (des femmes cadres de haut niveau) est créée au Tchad.

MÉTHODOLOGIE :

Le consultant devra présenter une démarche méthodologique qu’il juge appropriée et adaptée pour la réalisation de cette étude dans son offre technique. Il doit considérer dans sa démarche méthodologique les principes d’éthique et de rigueur scientifique.

L’étude devra être basée sur une méthodologie de type croisée (analyse de documents et entretiens sur le terrain), avec une forte dimension participative des femmes intellectuelles. L’utilisation de nombreuses sources d’informations et d’approches d’investigations complémentaires doit être envisagée et devra prendre en compte entre autres :

  • Analyse des données statistiques et qualitatives complémentaires publiés dans les rapports et documents officiels ;
  • Analyse des documents de politique nationales ;
  • Entretiens avec les responsables d’organisation concernés par la promotion de la femme, des leaders d’opinion ;
  • Entretiens avec les organisations féminines.

LIEU ET DURÉE :

La collecte des données s’étendra sur l’ensemble du territoire national. La durée de la consultance est de soixante(60) jours.

LIVRABLES :

Il est attendu de cette consultance les documents suivants :

  • Un rapport provisoire en version électronique sur clé USB ;
  • Un rapport provisoire, sous format A4 en version dure en six(06) exemplaires et en version Word ;
  • Un rapport définitif, en version électronique sous format WORD et PDF ;
  • Un rapport définitif en version dure, en trois (03) exemplaires intégrant les observations issues de l’atelier de validation de l’étude ;
  • Une plate-forme numérique disponible ;
  • Une base de données sur les femmes dans les provinces visitées.

PROFIL DU CONSULTANT OU BUREAU D’ÉTUDES :

Le bureau d’étude ou cabinet doit :

  • Etre un consultant légalement constitué ;
  • Avoir au minimum cinq (05) ans d’ancienneté au Tchad ;
  • Avoir réalisé au moins cinq (05) missions dans les domaines des enquêtes et des études sur le genre au Tchad ou dans un pays d’Afrique subsaharienne ;
  • Avoir une bonne connaissance des procédures de la Banque Mondiale ;
  • Disposer des compétences dans le domaine de genre ;
  • Avoir une expérience dans la conduite d’une étude avec un projet de la Banque Mondiale.

QUALIFICATIONS DU PERSONNEL CLÉ :

Les consultants chargés de mener l’étude doivent avoir hormis le personnel d’appui les qualifications suivantes :

  • Le ou la Chef de mission : Un(e) expert(e) Sociologue, Anthropologue, socio-économiste ayant un niveau BAC+5 avec au moins dix (10) années d’expérience dans le domaine de recherche, des études et enquêtes réalisées au Tchad ou dans un pays du sahel, dont notamment des études en genre, avec une bonne capacité de travailler en milieu rural et en équipe. Il ou elle doit justifier d’une bonne maîtrise de la politique Nationale Genre au Tchad et de l’outil budgétisation sensible au genre. Une connaissance de l’environnement des organisations de la société civile, des associations féminines, de l’appareil étatique et des partenaires techniques et financiers au niveau national est Il doit également avoir un bon niveau en français et une bonne capacité rédactionnelle ;
  • Un expert-te genre, ayant un minimum BAC+4 en sociologie, économie, droit avec une expérience avérée d’au moins Cinq(05) ans dans un cabinet ou une ONG Internationale sur un poste en lien avec le genre. Il ou elle doit justifier d’une bonne maîtrise de la politique Nationale Genre au Tchad et de l’outil budgétisation sensible au genre. Il doit avoir un bon niveau en français et une bonne capacité rédactionnelle ;
  • Un statisticien ayant un niveau BAC+5 avec au moins 05 années d’expérience dans le domaine des études et enquêtes réalisées au Tchad ou dans un pays d’Afrique Subsaharienne. Il doit disposer d’une bonne capacité de travail en milieu rural et en équipe et une bonne capacité rédactionnelle.

DOSSIER DE CANDIDATURE :

Le dossier de candidature, adressé au Coordonnateur National du Projet SWEDD. Il sera composé d’une proposition technique.

L’offre technique comprendra les éléments suivants :

  • La compréhension des Termes de Référence ;
  • La méthodologie de la consultance ;
  • Le calendrier de travail (activités, temps de travail, équipe, etc.) ;
  • Le CV du consultant principal ;
  • Les CV de deux consultants associés.
  • Deux rapports d’étude réalisés dans un domaine similaire avec un projet ou les organisations internationales.

 

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